The Red Center - l'Uluru, Loulou roux
Nous voici à Alice Springs, quasiment en plein centre de l’Australie. Après avoir parcouru plus de 1200km depuis Darwin et rencontré quasiment rien, nous ne nous attendons pas à grand-chose… Pourtant, bonne surprise, la ville est nichée dans quelques montagnes, on y trouve la base, et on peut camper gratuitement à quelques kilomètres! On en profite pour avancer le blog (encore lui), mais ne comblons pas le retard. Le centre ville est aussi rempli de galeries d’art aborigène, et quelle claque. On avait déjà vu des peintures dans des centres d’information ou des petites galeries, mais rien à voir avec la qualité de celles d’Alice Springs, une vraie explosion de couleurs, rien de figuratif, mais nous découvrons que chacune raconte une histoire. Les cercles concentriques: des trous d’eaux, des traces de pas d’animaux, des directions à suivre, nous n’y voyons que des couleurs, pauvres occidentaux que nous sommes…
En guise de photos, ce sera la lessive que nous avons faite au camping... Eh oui, on ne peut pas prendre en photos les toiles dans les galeries d'art, dommage!
Pour ne pas passer une semaine d'affilée dans la climatisation d’Alice Springs, nous décidons d’explorer les East McDonnel Ranges.
Nous commençons par Trephina Gorge, avec quelques beaux passages bien pierreux pour le 4x4.
Cette période marque le grand retour de la mouche, on croyait que les températures allaient baisser en allant vers le Sud? Ben non, il fait moins humide, toujours aussi chaud, et les mouches sont à fond... Résultat, on essait de se lever tôt, mais on finit toujours les balades par 40° à l'ombre, en sueur... On en deviendrait presque ces Australiens qui restent cachés dans leur voiture pendant des heures avec la clim à fond...
Mais ce qui marquera vraiment ce court séjour, c’est l’expédition à Ruby Gap. Après 50km de piste un peu pourrie menant à d’anciennes mines d’or désaffectées (où on n’a croisé personne), on emprunte 40km de piste encore plus pourrie où l’on ne voit qu’une vache, puis enfin 5km de non-piste tellement c’est pourri, traversant des lits de rivières ensablés et des gros tas de roches. Pour le coup, on teste à nouveau le 4x4, plusieurs fois j’hurle de faire demi-tour, mais Simon tient bon. On nous a dit qu’un 4x4 ici, il passait, pourquoi nous on ne passerait pas ? On passe des énormes éboulis rocheux et on serre un peu les dents, et les fesses pour que rien ne casse, et qu’on ne reste pas bloqués au bout de rien pendant 1 semaine… On arrive enfin à un chouette coin pour dormir, en bas des falaises, en surplomb du lit asséché de la rivière.
On ne s’est jamais senti si isolé, à part quelques vaches, nous n’avons vu personne, on se sent au bout du monde. Ce soir là, loin de tout, on a vu la plus grosse étoile filante que nous n’ayons jamais observée. Pour dire, elle a commencé, énorme trainée de feu, à un bout du ciel, j’ai eu le temps de tendre le bras en faisant « gnééééé », Simon de se retourner, de la voir aussi poursuivre sur la deuxième moitié du ciel avant d’exploser en 3 boules de feu. On est resté bloqués bien une demi-heure en « haaaa », « hooo », « t’as vu quand ça à prrrrffff » (alors que bien évidemment on n'a rien entendu), et un débat entre la différence entre une météorite et une étoile filante. Pour nous calmer un peu, un dingo (espèce de chien sauvage), c’est mis à hurler à la lune au loin. On se rassure, ce n’est pas dangereux, mais on ne trainasse pas des heures sous les étoiles.
A Ruby Gap, pas de ruby, seulement des grenats, comme l'ont découvert les mineurs à l'époque, après 18 mois de gratouillage en plein cagnard...
N'Dhala gorge et ses pétroglyphes, ou gravures sur roche. Une magnifique guêpe orange me dérange pendant la vaisselle matinale.
Voici pour l'East Mac Donnel Range.
Retour à Alice Springs, on fait les courses, le plein d'essence et on s'apprête à rejoindre le fameux ULURUUUU!
Nous allons passer 2 jours au West Mac Donnel Range. On retiendra de Simpson Gorge son serpent!
La dernier trou d'eau (Big Hole) où on pourra se baigner avant un petit bout de temps (on est dans le désert tout de même). L'eau est fraiche. Puis Serpentine Gorge et une carrière d'ochre magnifique allant du jaune au rouge. Il fait chaud! Elen gorge pour finir la journée.
2ème jour dans les West Mc Donnel, baignade à Ormiston gorge. On passe à côté d'une étonnante formation rocheuse (on a qu'à dire que c'est ça Uluru), créée par l'impact d'une énorme météorite de 600m de diamètre, il y a plusieurs millions d'années. On rencontre des chevaux au milieu de la route...
Nous décidons de faire un petit détour vers Palm Valley. On n'est pas déçu du voyage, le Katkat non plus, je crois qu'on est passé dans les pires endroits possibles avec et on n'a rien cassé! Cette vallée est connue pour ses palmiers uniques en forme de choux apparement...Lise voit des lézards copuler, elle arrive à prendre le mâle en photo après l'accouplement. Il fait toujours très chaud.
Puis nous arrivons à Kings Canyon, dernier arrêt avant le mythique Uluru. Il faut dire, que tout le monde en fait tellement une montagne de ce gros cailloux perdu au milieu du désert, que l'on ne s'attend plus à grand chose. Souvent on voit une montagne au loin, et on se dit "Viens on le prend en photo et on dira que c'est Uluru et on n'y va pas". Bon en vrai, on va quand même y aller. C'est vrai qu'après avoir vu tant de belles choses, de s'être retrouvés perdus seuls au milieu de gorges d'eau, du désert, on redoute chaque fois un peu plus les endroits très touristiques, les endroits mythiques, qu'il faut absolument faire et que si t'as pas ton selfie devant ce gros cailloux rouge, t'as un peu raté ton voyage en Australie...
Donc Kings Canyon. Nous y sommes, il faut se lever tôt le matin, réveil avec le soleil, on ne prend même pas le petit dèj sur place car les mouches sont déjà levées et en pleine forme! Il faut démarrer l'ascension avant 9h du matin, nous partirons à 8h tapante. Il fait toujours très chaud, c'est toujours magnifique, les mouches essayent tant bien que mal de nous gâcher le paysage, mais notre mental tient bon (Lise n'est pas encore devenue folle).
Nous partons de Kings Canyon, il est à peine midi. Nous ne sommes plus qu'à 350km d'Uluru, notre prochaine étape (on est tout prêt donc...). Nous y arrivons en fin d'après-midi, et grâce aux nouvelles technologies (à Wikicamp, Wikiki pour les intimes, l'appli indispensable pour tout voyageur en Australie), dégotons un superbe spot en haut d'une dune, avec une vue imprenable sur Uluru et Kata Tjuta! Nous sommes que 3 voitures, le coin étant assez difficile d'accès (dégonflage de pneus obligatoire pour passer une côte bien ensablée). On fait un peu nos timides au début, mais finissons par engager la conversations avec les 2 autres couples. Les Australiens sortent un didgeridoo, les autres français une guitare-lélé, et Simon sa flûte. On recroisera nos voisins de spot de la mort tout au long du séjour!
Levés très tôt pour voir le soleil se lever sur ce bon vieil Uluru. On est surpris de trouver à 6h du matin le parking blindé, des nuées de gens qui repartent déjà car le soleil est levé depuis 2min… Malheureusement, il fait nuageux donc la légendaire couleur rouge n’est pas au rendez-vous.
On va au pied du caillou pour participer à un tour guidé par un Ranger. La balade fait environ 2km mais nous prendra 3 heures, comme il ne fait pas soleil, il prendra son temps et nous expliquera énormément de choses. Pour moi, c’est un plaisir, mais pour Simon, qui a décroché au bout d’une demi-heure, un vrai calvaire. On apprend plein de choses, pourquoi les aborigènes ne désirent pas qu’on prenne en photo certaines parties d’Uluru, pourquoi ils ne souhaitent pas non plus qu’on grimpe dessus. Mais pourquoi ce n’est donc pas interdit? C’est dommage mais malgré le fait que la terre ait été rendue à ses propriétaires ancestraux depuis 30 ans (tout pile), comme c’était un parc national, les aborigènes ont été obligés de le louer pour 99 ans au gouvernement australien. Comme beaucoup de tours opérateurs et de touristes ne sont intéressés que par la grimpette et le selfie au coucher de soleil, le gouvernement refuse pour l’instant de fermer l’escalade… Bref, on se retrouve avec la situation bizarre ou tu peux grimper, le chemin est tracé (des barreaux de fer que relient une chaine, car c’est très raide et glissant), mais d’énormes panneaux te prient de ne pas le faire… Le ranger nous raconte aussi les légendes qui expliquent la plupart des formations rocheuses d’Uluru.
L'après-midi, une visite guidée des fruits et plantes comestibles dans le bush, expliquée par des femmes de la communauté des Anangu, commence. Simon abandonne. Tant pis pour lui, il rate la partie « cuisson », où on nous explique où trouver des gros vers blanc, puis cuisson d'une poêlée, et dégustation, miam!
Le soir, on retourne à notre spot de camping trop bien, et retrouvons nos voisins australien. J'aide un troisième voisin à gravir la colline avec son Katkat. Après 10 minutes à l'entendre galérer, je décide d'aller voir. Le Katkat est ensablé jusqu'au 3/4 des pneus, le malheureux n'a pas pensé à dégonfler ses pneus et a beaucoup forcé, mais forcer dans le sable, ça ne sert à rien. Après quelques pelletés et un dégonflage de pneus, c'est gaagnééé. Le matin, magnifique lever de soleil, on part pour Uluru où une petite fête nous attend...
Le matin à la "fraiche", on fait le tour du gros cailloux. C'est un peu frustrant, car les endroits les plus jolis sont interdits de photo, mais c'est pas grave. On en prend plein les yeux et on commence à sentir le feeling un peu mystique qui se dégage d'Uluru.
On est très chanceux, car nous sommes tombés pile le weekend de comémoration des 30 ans du Handback, où le gouvernement a officiellement rendu le parc National aux Aborigènes. Pour célébrer cet anniversaire, des concerts et spectacles sont organisés le dimanche.
On nous offre une tasse, et de l'eau fraiche à volonté, par 40°, c'est appréciable, d'autant que ça fait bien longtemps qu'on n'a pas bu de l'eau en dessous de 20°. On voit tout un tas de concerts, de danses aborigène, on nous file même à manger! On comprend pas tout dans les danses mais tout les aborigènes sont pliés en deux, crient, chantent avec les musiciens (dommage, vidéos pourries). Quand tout d'un coup le vent se lève beaucoup trop, une danse superbe est arrêtée en plein milieu car les organisateurs ont peur que les installations nous tombent sur la gueule.
On se rend quand même compte que cette comémoration à un goût un peu amère pour les aborigènes. La plupart de la population vit dans la pauvreté et profite à peine de l'emploi et des richesses apportées par le tourisme...
Balade autour de Kata Tjuta (mont Olga), qui se situent à 30 min d'Uluru et vaut vraiment le détour. C'est presque plus photogénique qu'Uluru, mais moins populaire. Et pour cause, déjà pour Uluru nous pouvons lire des histoires aborigènes assez édulcorées, niveau enfant (il existe plusieurs niveaux de compréhension des légendes aborigènes). Pour Kata Tjuta, le mont est tellement sacré qu'il n'est autorisé aux aborigènes de ne communiquer aucune de leur légendes. Bref, on se balade sous une chaleur torride.
Sur le retour, on croise un lézard dragon, on a failli l'écraser, mais on s'est arrêté juste à temps et Lisette a tenu à l'aider à traverser la route, car beaucoup d'entre eux se font écraser.
Dernière fois qu'on va voir notre fameux Uluru, on fait une série de photos nulles juste pour dire qu'on l'a fait. Sans commentaire.
