Welkam to Vanuatu! A la recherche de Tom, visite de l'île d'Efate et un saxo au Vanuatu...

Nous y voilà, le Vanuatu! Arrivés à l'aéroport, un groupe de string band nous accueille et nous met tout de suite dans l'ambiance. Mais passé la sécurité, nous cherchons du regard notre ami Tom, qui reste introuvable. Nous sommes un peu inquiets, cela fait deux semaines que nous n'avons plus de nouvelles, nous ne connaissons pas son numéro de téléphone, ni son adresse... Tant pis, on décide d'aller au centre trouver un hôtel, et prenons un bus pour nous y rendre. Sans trop y croire, on annonce au chauffeur qu'on recherche Tom Nakat. Il ne connait pas mais peut nous emmener voir l'oncle, Willy Nakat. Cette première tentative foire, mais nous donne un point de départ. Une fois remis de nos émotions, du décalage horaire de 1 heure, et avoir écumé le centre ville, on décide de partir à la recherche de Tom. On se rend chez Willy, et apprenons qu'il est décédé depuis 1 an (mince).

En revanche, les voisins nous informent qu'aujourd'hui se déroule la grande fête de Tafea, la province où se trouve l'île de Tom, Tanna, et il y a de fortes chances de trouver là bas quelqu'un qui le connait. Ni une ni deux, on y va. Mais ce n'est pas une petite fête, c'est immense, avec des gens et des stands partout. Dans un stand, un monsieur nous sourit, alors on lui demande. Il ne le connait pas mais veut bien nous aider. On avance de 10m et tombons face à 2 grands bonhommes qui disent bien connaitre Tom, et qui peuvent nous y emmener tout de suite. Avant qu'on est le temps de se méfier, le monsieur, Tom Kaltoy (et oui ça devient compliqué) nous donne plein de détails qui nous confirme qu'on parle du même Tom. Et nous embarquons dans un bus pour Black Sand. 30min plus tard, nous voici chez Tom!

Cette aventure peut donner des idées de jeux pour découvrir les pays inconnus et sortir des sentiers battus. Ca s'appelle: "Où est Tom Nakat?". On peut le décliner en d'autres variantes "Où est Rémi Aru?", joué à Santo, et peut être adapté selon les pays: "Où est Jean-Michel Martin?", "Where is Stevens Smith?". Attention, il est recommandé de jouer le jeu le matin, ou en début d'après-midi, et d'éviter la tombée de la nuit. 

Dès le lendemain nous nous installons chez Tom, nous avons notre propre pièce, avec un grand lit, comme des papes. Nous nous faisons tranquillement à la vie locale, cuisine au feu de bois, douche avec un seau d'eau, lessive à la bassine, bénédicité avant chaque repas et messes tous les soirs. Comme les températures tournent entre 25 et 30°C, ce n'est pas très difficile de s'y faire, mais on n'est jamais trop présents pour la messe. Nous vivons aussi avec la mère de Tom, Monik, les 3 enfants, Junia, McLaud et Julie, la soeur d'Angela, Jerdy, et ses deux filles, Madlen et Pamela (née durant le cyclone Pam), ainsi qu'avec 8 filles de la mission protestante New Methodist, qui dispose d'une petite église dans le jardin. Nous assistons aux danses, les filles nous accompagnent à la plage et nous montrent comment préparer le laplap (manioc rapé cuit dans du lait de coco).   

Simon entame les cours de saxophone avec Angela, l'épouse de Tom.

En Nouvelle-Zélande, depuis le jour où Tom m'a vu faire du saxo, son rêve est d'en avoir un et que son fils apprenne à en jouer. Après lui avoir expliquer toutes les contraintes de cet instrument et tenter de l'en dissuader, je me résous à apporter mon saxo au Vanuatu et prend mon rôle de prof très à coeur. Simon donne des cours de saxo... J'en connais qui vont rire! Mais c'est pourtant bien le cas et j'improvise sur le tas une méthode de saxo débutant en anglais et un peu en bishlama (la langue officielle depuis l'indépendance il y a 30 ans, qui est proche de l'anglais) pour nommer les doigts (Tam, Pointa, Tall Man, Ring Man, Small Man). Finalement, c'est à sa femme, Angela, que j'apprend les bases. Elle est motivée et studieuse mais j'ai la pression, car je manque cruellement de temps. On aura fait au total 5 leçons, juste ce qu'il faut pour souffler correctement dedans, faire la gamme chromatique avec toutes les notes, apprendre 3 gammes et un morceau.  

Il y a peu de saxophoniste au Vanuatu et à chaque fois que j'ai eu l'occasion d'en jouer, les gens sont fascinés par cet instrument. Comme par exemple à cette fête locale où j'ai eu l'occasion de faire le boeuf avec un guitariste.

Grand ciel bleu sur Efate, nous décidons de nous offrir une journée touristes. Nous louons un gros quad (moins cher qu'une voiture et mieux adapté aux nids de poule) et partons explorer la côte Est. Nous longeons une côte splendide, négligeons les attrapes-touristes (Venez nager avec une pauvre tortue en captivité!) et passons plusieurs heures au Blue Lagoon. Eau turquoise, accès à un récif rempli de coraux, piscine naturelle où faire Tarzan, on est pas mal!

Le seul bémol est qu'au Vanuatu, quasiment toutes les plages et sites naturels, sont payants et un peu cher (1000 Vatu par personne, soit 8 euros), ce qui peut faire beaucoup à la fin de la journée...

Découverte d'Hideaway Island, une île paradisiaque à quelques kilomètres de chez Tom. Il y a des coraux magnifiques, des milliers de poissons, une poste sous-marine (normal quoi! Vanuatu, c'est le pays où tu peux poster tes cartes vraiment n'importe où!), et des touristes!

On passe du bon temps sur cette petite île. En revenant on en parle à Tom et on programme d'y retourner un jour avec toute la famille, car c'est gratuit pour les locaux.

Cinq jours de festival: un jour consacré entièrement au String band, le Fest Nalanga. 3 jours consacrés au reggae, le Fest Napuan, et le dernier jour consacré aux musiques religieuses, le Fest Zion. C'est la première soirée qu'on a préféré, car on adore le String Band, la météo était impeccable et en plus on a eu l'occasion de goûter le Kava, avec Bob, le cousin/frère de Tom. Le Kava, c'est une boisson relaxante, qui est faite à base de poudre de racine de Kava (la plante) ou de racine mastiqué, le tout dilué avec de l'eau. Ce n'est pas un réel plaisir que de boire le kava, ça se prend cul sec, puis on a besoin de manger un petit truc (genre manioc, patate douce) pour faire passer le goût. Aussi, ça donne énormément envie de cracher, donc autour du Nakamal (ou bar à Kava), tout les hommes crachent partout, c'est assez particulier... Ah oui et cette boisson est réservé aux hommes au Nakamal (genre de conseil du village), mais les femme peuvent en boire au bar à Kava. L'effet est bien relaxant, on se sent super décontracté pendant 30 minutes, 1 heure. 

Sinon on a bien kiffé les concerts aussi! Du bon String Band comme on l'aime. A force d'en avoir entendu pendant 4 mois dans les vignes en Nouvelle-Zélande, on reconnait des morceaux et on chantonne les refrains en englislama (mélange d'anglais et de bislama). A deux trois détails (coups de soleil, grand chapeau) près on pourrait presque nous prendre pour des Ni-vans (les locaux)!

J'ai eu l'occasion de jouer avec NAIO, un des meilleurs groupe de reggae du Vanuatu. Deux répètes, un petit concert, un enregistrement studio de 3 titres sur leur nouvel album plus tard et me voilà désormais saxophoniste officiel du groupe! Superbe expérience pour moi! En plus au Vanuatu, c'est trop la classe de dire que t'as joué avec NAIO, car tout le monde sur toutes les îles connait ce groupe!

Après quelques aventures (entre autres une semaine sur Santo et une sur Tanna, voir articles correspondant), nous revenons à Port Vila en compagnie du petit McLaud, le fils de Tom qui était sur Tanna. Il ne nous reste plus que 3 jours au Vanuatu et nous décidons de rester à Vila pour passer du temps avec la famille. Maintenant qu'on parle presque pas Bislama, on peut commencer à discuter avec les enfants (ptits raoudis) qui n'ont presque plus peur de nous...

On voit beaucoup d'enfants (jeunes ou moins jeunes) qui nous regardent fixement, nous touchent discrètement le bras ou les cheveux. On m'explique que la plupart d'entre eux n'ont jamais vu ou touché de blancs, et qu'on leur fait un peu peur...En même temps en voyant Simon, barbe de 2 mois, grosse lunettes noires et chapeau noir, je peux comprendre... 

Notre dernier soir sur Port-Vila, on invite Rémi (le Rémi de Santo et de Cromwell) chez Tom, à boire un petit kava!

Photo 1: A gauche, McLaud, 5 ans, à droite, Junia, 8 ans / Photo 2: Julie (prononcer Tchouli), 3 ans, les enfants de Tom et Angela.

Nous décidons de retourner une dernière fois à Hideaway, Tom ne peut pas nous accompagner car il a eu un décès dans sa famille. Nous proposons d'emmener quand même les enfants. On part avec Junia et McLaud, le premier ne parlant que le Bislama, le deuxième, seulement le dialecte de Tanna. Ca promet... Heureusement, les 2 enfants sont très sages et on se comprend sur l'essentiel. On loue un masque enfant pour Junia, une fritte en mousse pour McLaud. Simon s'improvise guide en masque et tuba, pendant que je m'improvise bateau flottant pour permettre à McLaud de rejoindre la plateforme et ne pas rester dans 30cm de fond. On reste là des heures, les fonds marins sont exceptionnels à cet endroit, Comme les touristes nourrissent les poissons, il y en a à profusion, de toutes les tailles, d'énormes bancs de sardines, de maquereaux formant une immense masse noire, des jaunes, des némos, des petits bleus, des triangulaires marrons, des violets à nageoires vertes vif, des roses à taches violettes. Junia est fasciné par la poste sous-marine (smol haos). On passe un super moment, sur le retour, McLaud, épuisé, atterrit sur les épaules de Simon et s'y endort..

Voilà c'est la fin de nos aventures au Vanuatu (sauf si vous n'avez pas encore lu les articles sur Santo et Tanna!), on quitte la famille de Tom. Au départ la brochure nous avait dit que le Vanuatu c'était ça: "Découvrez l'authentique"

On a plutôt découvert que c'était ça, l'authentique:

De gauche à droite: Jerdy, Pamela, Madlen, Angela, Julie, Junia, McLaud, Simon, Lise, debout, Tom

Le grand sourire des Ni-Vans, en revanche est vraiment authentique, et nous aura accompagné sur toutes les îles, où que nous allions...