Tasmanie Cherry: des pingouins, des diables et des lapins...
Nous voilà sur le ferry pour la Tasmanie! Sensation bizarre, on se sent heureux comme si on partait en vacances.
On explore la côte Nord-Ouest, en commençant par Burnie, où nous voyons enfin des pingouins, les pauvres sont un peu rouges et flous, mais sinon les lumières leurs font mal aux yeux. Des volontaires nous accompagnent, et nous expliquent plein de choses. C’est la période de reproduction, et les pingouins reviennent à terre pour nourrir leur progéniture. C’est impressionnant, les petits hurlent, puis agressent littéralement leurs parents pour avoir à manger. Assez marrant à observer, et nous sommes aux premières loges, certains nids étant à moins d’un mètre de nous.
Les pingouins c'est bien, mais ça vaut pas les lapins...
On se balade sur la côte sauvage du Nord, on campe en bord de plage, face à la mer...
L'espèce de wallabie, c'est un pademelon, typique de Tasmanie. Pademelon c'est pas un morceau d'Herbie Hancock?
Nous voilà sur la côte Nord-Ouest. Bienvenue au bout du monde. Des plages déchiquetées, et quasiment inaccessibles, un climat venteux et bruineux qui va avec. Le seul moyen d'explorer la région, c'est en 4x4, mais il faut un permis, et c'est conseillé de partir à plusieurs voitures avec des habitués, à cause des sables mouvants... On décide de ne pas s'y frotter... On descend vers la région des forêts du Tarkine.
Le Tarkine, une des dernières zones de forêts tempérées encore complètement sauvage. Ca donne envie sur le papier, mais une région sauvage, par définition, est inaccessible, pas de routes, de chemins, rien. On emprunte la seule route qui longe la côte Ouest, et découvrons que s’il reste quelque part des tigres de Tasmanie (supposé éteints depuis des décennies), c’est ici. Savage River, tout petit camping perdu dans la forêt. On commence une balade qui me fait penser à nos forêts en Lorraine, les odeurs, la verdure, la Tasmanie ça change vraiment des déserts arides de l'outback. Arrivés sur le plateau, on trouve une végétation montagneuse au ras du sol. Puis arrive le vent, puis les nuages, puis la pluie. En Tasmanie, c'est un peu comme en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jours, dirons nous avec optimisme.
Le lendemain, nous allons dans un village perdu près de Cradle Mountain, on va faire le tour de l'épicerie bar pour parler avec la faune locale. Les gens ont beaucoup de compassion pour nous français, après les attentats de Paris. Ils nous disent avec gentillesse que chez eux, ils les fusilleraient, ces musulmans. C'est dur des fois, l'ignorance et la connerie des gens...
Cradle Mountain. Une montagne mythique de Tasmanie car c'est le départ de l'overlander track, une rando de 65km prévu pour 6 jours, qui relie Cradle Mountain à Lake Saint Clair. Elle peut en durer plus si on décide de faire les sommets et si les conditions météo ne permettent pas d'avancer... Malheureusement à cette période (printemps, été), il faut payer 200$/personne pour pouvoir faire la rando. On trouve ça un peu scandaleux de limiter le nombre de personnes par l'argent, on ne la fera pas. De toute façon, on n'est pas équipés, pas préparés et ils annoncent de la neige pour les prochains jours.
Nous commençons la grimpette plutôt sereins, mais ne voyons pas le sommet car il y a beaucoup de brouillard. Arrivés sur le plateau, on entame l’escalade, et j’entraine Lise et un compagnon d’infortune dans un endroit plutôt inaccessible, je pense à vérifier le GPS seulement au sommet et me rend compte qu’on n’est pas sur le bon sommet. On redescend, puis on retrouve enfin le sentier balisé. Le temps d’arriver au bon sommet de Cradle, la vue s'est enfin dégagée, c’est magnifique. Finalement, ce contre-temps nous aura permis d’admirer la vue car 30 minutes avant, nous aurions encore été dans le brouillard. Deux sommets pour le prix d’un, les jambes flanches un peu dans la descente. Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas grimpé de montagne et fait une rando de 20km. L'overlander track, ça sera dans une prochaine vie!
Shefield, petite ville au milieu de rien, sans trop d'intérêt, sinon ses peintures murales. C'est pas mal, mais pas ouf. Ca vaudrait le coup que notre Mantra vienne rafraichir les murs d'ici (un peu de pub au passage pour le blog d'un ami artiste peintre qui peint des peintures murales)!!!
Bref, au centre d'information des visiteurs on nous dit que vu la météo pour les prochains jours on a plutôt intérêt à se barrer sur la côte Est, ce qu'on fait de suite.
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On passe à Launceston, c'est sympa y a un parc, un funambule ainsi qu'une vallée pleine de bons pinards! Sur la route, on rencontre d'étranges sculptures, apparemment taillées à la tronçonneuse en 1918 en hommage aux victimes de 14-18. Le plus étonnant pour moi, les gros pins qui ont servis de "matière première" ont été taillés à vif, et sont encore vivants!
Nous voici au coeur de la région Nord-Est, on est surpris de se retrouver en pleine montagne! On découvre des immenses cascades, l'imprévisibilité de la météo Tasmatienne (grélons + soleil radieux et ciel bleu en moins de 20min...)
Attention les yeux, nous voici sur la côte Est. Les paysages sont à couper le souffle!
Deux nuits de suite, on assiste au lever de pleine Lune. Lise s'amuse avec son appareil photo...
Douglas Aspley gorge. Superbe balade dans la forêt pour arriver à une petite chute d'eau, l'eau est rafraichissante, et surtout superbe descente dans les rochers du lit de rivière.
On longe la côte Est et arrivons au parc National de Freycinet. Le camping est le long de superbes plages, et remplis de "wildlife". On se fait agresser par un wallabie au comportement très agressif, comme on peut le voir sur la photo, dressé sur ses pattes arrières, près à sauter sur Simon, qui protège le diner... On lui dit gentiment de se barrer, on ne nourrit toujours pas les animaux... On reçoit aussi la visite d'un échnidé (l'hérisson à long nez), et d'une famille d'oppossums.
Le parc en lui-même est magnifique, mais vraiment trop touristique, le balet des selfies recommence...
Heureusement, on découvre des coins planqués dans le parc, comme le coin des escaladeurs, ses falaises, et la baie, parfaite pour faire sécher le linge.
On prend aussi la photo pour le prochain album de Simon "Simon reprend les tubes de Rock Voisine au saxophone" (la dernière!).
Encore un spot de camping incroyable...
Des falaises, des balades le long des falaises et la cuisine du diable: Devil's Kitchen. Par contre, il ne nous a rien payé à bouffer le diable et puis surtout on ne l'a toujours pas vu ce diable de Tasmanie...
Comme on peut presque plus en voir en liberté (décimé par le cancer du museau), on part visiter un UNZOO, pour voir des diables de Tasmanie, et là, c'est le choc: ils ne ressemblent pas du tout à Taz! Ils sont plutôt mignons même, avec des sacrées dents quand même. Le principe de l'UNZOO, c'est d'avoir le plus d'espace possible pour les animaux, et de financer la recherche pour un vaccin contre le cancer des diables, et de réimplanter des populations saines (sur des îles par exemple). On voit d'autres espèce locales, le Forrester kangourous (détendus), les Bennets Wallabies (solitaires), et autres oppossums. Les espèces de chouettes font fortement penser à la famille Airault au réveil... On rencontre aussi Cheeky, cacatoes de 50ans, qui nous lance un "Hello!" sonore.
Les diables c'est bien, mais ça vaut pas les lapins...
On attaque la Tasman Peninsula. Seul endroit où on aura eu à payer un camping en Tasmanie, mais pour nous les plus belles balades de l'île. Des tuyaux d'orgues naturels ornent les falaises vertigineuses. Cap Hauy : Oh oui!
Nous voici au Cap Raoul, on passe la nuit dans un camping installé par la maisonnée locale. Ils en avait marre de retrouver du PQ dans leur jardin, et ont donc installé des toilettes sèches, un spa et un camping!
La balade est de type "balade suprise", traversée de forêts pendant 5km avant de déboucher d'un coup sur une vue imprenable sur le cap, du haut d'une falaise de 200m à pic. On appelle ces falaises des tuyaux d'orgues, et on comprend pourquoi... Tout heureux, on aperçoit au loin (très loin), une baleine qui s'amuse!
L'avant dernière photo est à Surprise Cave, la vue de la mer à travers la roche dessine les contours de la Tasmanie. Quelle belle surprise!
L'épisode "Roro au dépôt", dans la magnifique ville d'Huonville. En bref, le radiateur est percé et fuit partout, on est samedi soir... Comme tout les hôtels sont fermés à cette heure (on a mis longtemps à se décider à appeler l'assurance), on dort dans le dépot (charmant), mais il y a des toilettes et une kitchenette, que demande le peuple? On passe ensuite 3 nuits dans le magnifique "Grand Hotel" poussièreux d'Huonville, avec pain de mie à volonté, et salle de jeux qui sent le vomi au rez de chaussé... On est pas si mal, mais bien contents quand on peut enfin récupérer ce pauvre Roro, tout seul au milieu des voitures défoncées...
Bien contents d'avoir récupéré le gros, on se dirige vers les forêts de pins d'Huon, vers le parc National du Mont Hartz. Superbe balade jusqu'au sommet, qui nous remet de nos émotions garagistiques...
Nous voici à nouveau au bout du monde, nous sommes au Cap Sud de la Tasmanie, acceuillis par des trombes d'eau. Nous resterons bloqués là pendant 2 jours de pluie intense, pendant lesquels nous nous occuperons comme nous pouvons (on fabriquera même un très beau jeu d'échec en carton de bières et paquets de kellogs...).
Typique balade surprise (7km allé de forêt et marécages pour déboucher sur la baie du bout du monde...). Encore aujourd'hui, on se demande comment on a pu faire cette balade de 5h sans se faire tremper une seule fois... Une fois au bout, il est dur de résister au vent d'une rare violence, on n'y trainera pas trop...
On rencontrera aussi sur une plage des enthousiastes des serpents (Snake, Quick, Quick!!, hurle-t-il à sa femme). Trois types de serpents en Tasmanie, White lips (sur la photo), Tiger Snakes, et Copper Head, tout trois de charmants serpents mortels. Comme le bonhomme aimerait aller les embéter de plus près, on se tire discrètement...
Bruny Island, un passage mémorable de notre périple en Tasmanie. On rencontre Mélodie et Adeline sur un site de camping gratuit et tout petit qui est devenu notre petit paradis. Grâce à elles, on trouve un taf dans la ceuillette de cerises. Après avoir passé deux semaines à chercher un boulot, au moment de laisser tomber, on en trouve un par hazard. Le taf est vraiment détendu, la vue est splendide et ramasser des cerises en décembre, c'est quand même pas très commun. Le soir, on retrouve notre camping magique, avec un champs d'huîtres devant nous, c'est magnifique. On n'aura jamais mangé autant d'huîtres, c'est Noël avant l'heure, on a même ceuillit des moules et en dessert on a toujours des cerises. Mais attention pas n'importe quelles cerises, de la LAPIN! Et oui voici enfin notre Lapin qui sort de son terrier, ou plutôt de son arbre. C'est une variété de cerise énorme, grosse comme des prunes, vive la recherche et la modification génétique, c'est un plaisir à cueillir, ça remplit bien vite nos paniers et c'est un régal à manger!
On a quatre jours off, on en profite pour visiter le Sud de l'île. On mange sur la plage. Des chinois viennent nous faire une démonstration de selfie-coucher de soleil. Impressionnant! Le temps pour nous de faire à manger, de manger et de faire la vaisselle, ils ont dû prendre un petit millier de photo, avec le must: la soeur qui prend en photo son frère qui prend sa mère qui prend son mari avec sa perche à selfie, une belle mise en abyme... Peut être auront-ils regardé le paysage avec leurs yeux et non juste derrière leurs eyes-phones!
On profite de quelques jours de congés pendant la ceuillette pour revenir sur l'ile principale, et visiter le parc National du Mont Field. La partie basse du parc est toute en forêts denses et cascades, on découvre ensuite la partie haute, splendides paysages alpins et petits lacs. Superbe baignade dans un lac d'altitude, qui valait largement la grimpette.
Lac Pedder, l'endroit le plus reculé de toute la Tasmanie. On est bien là, perdus au milieu de la nature, on dine en contemplant la vue à 360° avec le coucher de soleil!
Le lendemain, on va au lac Gordon, un lac artificiel avec un énorme barage hydro-électrique: le paysage est une étendue de désolation avec ces arbres morts noyés par le lac.
Voici nos LAPINS bien alignées qui vous souhaitent un Noyeux Joël en anglais!
Toasts de saumon de Tasmanie, aligot autralien (ça marche très bien avec du cheddar, putaing cong!). C'est le réveillon de noël on se fait plaisir! On débouche même un petit Chinon, et déboucher une bouteille en Australie c'est assez rare, toutes les bouteilles de vins se vissent (d'ailleurs c'est pratique pour les refermer).
Nuit de Noël, le Père Noël doit être sacrément pressé, il y a un vent de fou qui secoue la tente. Reveillés à 3h30 du matin pour essayer de trouver un endroit plus abrité où dormir, on décide finalement d'aller directement au Lac St Clair, voir le lever de soleil, et commencer la petite balade (de 17km) aux aurores. On voit aussi au passage le coucher de pleine lune.
Pendant la grimpette, Simon se rend compte qu'on capte (?), et qu'en France, ils doivent en être au dessert du réveillon! Ils sont plutôt à l'apéro! Ca fait plaisir de parler à la famille!!
On arrive au sommet du mont, en plein vent, c'est trop beau, on aperçoit au loin l'arrivée de l'Overlander Track, ça donne envie à ce bout-là aussi...
Au bord d'un petit lac, on assiste à un épisode digne de Microcosmos, la mue d'une libellule. On la voit sortir de son ancien corps et déplier lentement ses ailes au soleil. Malheureusement, une à l'air atrophiée, pas sure qu'elle ait survécue longtemps... On a aussi vu pas moins de 4 Tiger Snakes au cours de la balade... mais pas d'inquiétude, ils sont très vénimeux (et mortels) mais on ne risque rien à moins de marcher dessus...
De retour à la voiture, on fait de la confiture de cerises (façon pépère) dans un cabanon (normal). Mes mains et couteau pleins de jus rouge ont quelque peu inquiétés les australiens passant par là...
Dernier jour, dernière chute d'eau, dernière balade. Heureusement, pour nous égayer, on va passer la soirée avec Kévin et Nico, nos accolytes du début de voyage! Les barbes et les cheveux ont poussé pour nous tous, à part Lise, heureusement! Kévin adopte l'allure beatnick refoulé avec ses dreadlocks. Il nous fait voyager au doux son de sa guitare, il a prit beaucoup de niveau cette année. Nico nous fait gouter les saucisses qu'il a fabriqué dans sa ferme, ainsi que le Porto du patron: ma foi, on se régale bien!
Allez, c'est un peu la fin des vacances maintenant, on doit rentrer à Melbourne, trouver une coloc, un taf et vendre la voiture, et tout ça nous fait royalement chier.
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